[TEST] A Dream About Parking Lots : La poésie de l’asphalte

A Dream About Parking Lots est une œuvre introspective signée par le studio indépendant norvégien Skårhavn Interactive, éditée par Gentle Arcade Publishing et sera publiée le 31 juillet 2025 sur Xbox.
Ce jeu narratif expérimental propose une plongée contemplative dans des environnements familiers mais étrangement vides : les parkings !
Véritable ovni vidéoludique, il invite le joueur à explorer ces lieux anodins à travers un regard empreint de nostalgie, de solitude et de philosophie urbaine.

Parkings de l’âme

À la frontière entre le rêve éveillé et la balade existentielle, le jeu ne propose pas un scénario linéaire mais plutôt une succession de fragments de mémoire, d’échanges avec son thérapeute et de pensées intérieures et réflexions poétiques.
Chaque parking visité est associé à une époque de la vie du personnage principal, évoquée par des textes flottants et des monologues en voix off.
C’est une narration fragmentée mais incroyablement évocatrice, où le vide sert d’écho aux sentiments du joueur.

L’esthétique du bitume

Visuellement, le jeu tente de séduire par un minimalisme revendiqué, mais cette approche finit par virer à une esthétique (trop) simple, liée à des modèles 3D peu détaillés.
Le moteur est très loin d’exploiter les capacités de la Xbox et semble à les années lumière des standards actuels : les parkings, rendus dans un style dépouillé, souffrent d’une uniformité visuelle qui ne parvient ni à évoquer une réelle poésie urbaine ni à offrir une diversité stimulante.
Malgré un travail technique correct sur les textures et les effets météorologiques, le monde proposé semble figé, presque clinique, dénué de la sensibilité que le thème aurait pu inspirer.
La fluidité et les temps de chargement ne compensent pas une direction artistique qui s’enferme dans son concept au point d’en oublier le joueur.

Heureusement, la bande-son confère au jeu une impression de flottement contemplatif.

Une étrangeté familière

Rarement un jeu aura osé aussi frontalement aborder la banalité comme sujet central : A Dream About Parking Lots transforme un lieu de passage en espace de méditation interactive.
Ce jeu s’inscrit dans la lignée des « walking simulators », mais l’idée même de cartographier des souvenirs à travers des espaces de stationnement est à la fois absurde et profondément originale..

Stationner l’esprit

Le gameplay repose sur l’exploration libre : il n’y a ni énigmes, ni objectifs classiques, ni ennemis.
Le joueur marche, observe, interagit (parfois) et déclenche ainsi des souvenirs ou des changements de perspective.
Le rythme est volontairement lent, pensé pour l’introspection. Cela ne plaira pas à tout le monde, mais pour les amateurs d’expériences contemplatives, c’est un vrai régal.

Revenir s’y garer

Avec une durée moyenne de 3 à 4 heures, le jeu se boucle rapidement.
Toutefois, plusieurs parkings restent à découvrir au second passage, certains n’étant accessibles que dans des conditions météorologiques précises ou à des heures spécifiques.
Il n’y a pas de rejouabilité au sens classique du terme, mais on peut avoir envie d’y retourner pour le simple plaisir de flâner ou d’expérimenter une autre ambiance sonore.