[TEST] Captured : l’horreur analogique en boucle

Développé et édité par Horror Visuals, Captured est un jeu d’horreur à la première personne disponible sur Xbox Series X|S et PC. Sorti en octobre 2023, il s’inscrit dans la lignée des expériences immersives à ambiance rétro, inspirées par les VHS des années 90 et les mécaniques d’observation typiques des jeux comme I’m on Observation Duty. Le joueur y incarne un personnage piégé dans un couloir généré de manière procédurale, où chaque boucle révèle des anomalies inquiétantes et des entités hostiles. L’objectif : identifier correctement 13 anomalies pour briser la boucle et retrouver la sortie.

Le titre mise sur une atmosphère anxiogène, une esthétique volontairement datée et une mécanique de gameplay centrée sur l’analyse visuelle. Avec une interface minimaliste et des graphismes réalistes, Captured propose une expérience horrifique singulière, entre nostalgie et tension psychologique.

Mémoire fracturée et couloir sans fin

Le scénario de Captured repose sur une boucle temporelle dans une maison familiale devenue méconnaissable. Chaque tentative de sortie ramène le joueur dans le même couloir, plongé dans l’obscurité et peuplé de phénomènes étranges. L’histoire n’est pas racontée de manière linéaire, mais suggérée par les changements subtils dans l’environnement et les apparitions d’entités. Le joueur doit faire appel à sa mémoire pour repérer les anomalies et comprendre les règles implicites du monde dans lequel il est enfermé.

L’univers évoque une époque révolue, celle des années 90, avec une esthétique VHS et une ambiance sonore discrète mais pesante. L’absence de narration explicite renforce le sentiment d’isolement et pousse à l’interprétation. Ce choix de design narratif, bien que minimaliste, s’inscrit dans une tradition du genre où le mystère prime sur l’explication.

VHS, obscurité et anomalies visuelles

Visuellement, Captured adopte une direction artistique volontairement rétro, avec des textures granuleuses, une palette de couleurs ternes et une interface inspirée des caméscopes analogiques. Le jeu utilise des effets de distorsion, des filtres VHS et une gestion réaliste de la lumière pour renforcer l’immersion. La lampe torche, élément central du gameplay, projette une lumière dynamique qui révèle les détails et accentue les zones d’ombre.

Techniquement, le jeu repose sur une génération procédurale du couloir, garantissant une certaine variété dans les boucles. Les anomalies sont modélisées avec soin : objets déplacés, pièces altérées, éclairages défaillants, etc. Trois entités distinctes viennent perturber la progression, chacune avec ses propres mécaniques et apparitions. L’ensemble fonctionne bien, même si quelques textures manquent de finesse et que certaines animations restent rigides.

Une mécanique d’observation stratégique

L’originalité de Captured réside dans son système d’identification des anomalies. À l’aide d’une caméra, le joueur doit zoomer sur les éléments suspects et sélectionner leur type : objet déplacé, pièce manquante, anomalie électronique, etc. Une mauvaise identification ou un oubli entraîne l’effacement de la mémoire de la caméra, obligeant à recommencer la boucle.

Ce gameplay repose sur l’attention aux détails et la mémoire visuelle. Il ne s’agit pas de fuir ou de combattre, mais d’observer, analyser et déduire. Cette approche, bien que déjà explorée dans d’autres titres, est ici intégrée à une ambiance plus immersive et réaliste. La gestion du temps dans chaque boucle, la discrétion face aux entités et l’utilisation stratégique des outils (caméra, lampe, portes) ajoutent une dimension tactique bienvenue.

Une boucle qui s’étire… ou s’épuise

La durée de vie de Captured dépend fortement de la capacité du joueur à repérer les anomalies. Le jeu ne propose pas de progression scénaristique classique ni de niveaux distincts. Une partie peut durer entre 30 minutes et plusieurs heures selon la précision et la mémoire du joueur. La rejouabilité est assurée par la génération procédurale des boucles et la variété des anomalies, mais l’absence de nouveaux environnements ou de modes alternatifs limite l’intérêt sur le long terme.

Une fois les 13 anomalies identifiées et la boucle brisée, peu de contenu incite à recommencer. Le jeu se prête davantage à des sessions courtes et intenses qu’à une exploration prolongée. Un mode de difficulté variable ou des défis supplémentaires auraient pu enrichir l’expérience.