[TEST] Copycat : une patte sur le cœur

Sorti le 29 mai 2025 sur Xbox Series X|S, PC Windows et PlayStation 5, Copycat est un jeu narratif indépendant développé par le studio australien Spoonful of Wonder (composé de deux personnes) et édité par Nuuvem et Neverland Entertainment.
Ce titre propose une aventure introspective à travers les yeux de Dawn, une chatte de refuge confrontée à l’abandon, au deuil et à la quête d’un foyer.
Loin des standards du jeu d’action, Copycat s’inscrit dans la lignée des expériences contemplatives, à la croisée du récit intime et du drame animalier.

Le foyer perdu

L’histoire de Copycat se déploie en trois actes, sur environ trois heures de jeu. On y suit Dawn, une chatte méfiante adoptée par Olive, une vieille dame solitaire endeuillée par la perte de son ancien compagnon félin.
Leur relation se construit lentement, entre méfiance et tendresse, jusqu’à ce qu’un événement tragique bouleverse leur quotidien : Olive tombe malade et une autre chatte, copie conforme de Dawn, prend sa place.
Ce retournement donne tout son sens au titre du jeu et aborde frontalement les thèmes du rejet, du remplacement et du deuil, mais du point de vue de l’animal.
La narration est portée par une voix off inspirée des documentaires animaliers, ajoutant une touche originale et parfois ironique.
Le jeu ne cherche pas à imposer une morale, mais invite à la réflexion sur les liens entre humains et animaux, et sur les conséquences de l’abandon.

Des ruelles aux toits

Visuellement, Copycat adopte un style semi-réaliste aux couleurs douces et aux traits fins. L’ambiance feutrée, presque ouatée, accompagne parfaitement les émotions de Dawn.
L’animation des mouvements félins est particulièrement soignée, capturant les postures et mimiques avec une grande finesse.

La bande-son, composée par Daniel Bunting, est discrète mais envoûtante. Elle accompagne les moments clés avec justesse, renforçant l’immersion. Les bruitages du quotidien (ronronnements, gamelles, bruissements) ajoutent une dimension sensorielle bienvenue. Techniquement, le jeu tourne en 4K à plus de 60 i/s sur Xbox Series X|S, mais certains effets visuels restent modestes pour nos consoles nouvelle génération.

Une copie pas conforme

Copycat ne cherche pas à révolutionner le jeu vidéo, mais propose une approche singulière du récit interactif. En incarnant un animal confronté à des émotions humaines complexes, le jeu offre un point de vue rarement exploré. Il ne s’agit pas d’un simulateur animalier, mais d’un drame intimiste où l’animal devient le vecteur d’une histoire universelle.

Le choix d’une narration en voix off, le rythme contemplatif et l’absence de mécaniques classiques (pas de combat, pas de score) renforcent cette originalité.
Le jeu s’inscrit dans une veine proche de Stray, mais avec une approche plus émotionnelle et moins orientée vers l’exploration urbaine.

Griffes et caresses

Le gameplay de Copycat repose sur des interactions simples mais variées : exploration, phases furtives, mini-jeux contextuels (QTE), et quelques séquences plus dynamiques comme la chasse ou la course-poursuite. On peut aussi jouer avec Olive, pêcher ou affronter d’autres chats. Certaines scènes symboliques permettent même d’incarner une panthère noire, reflet de l’état émotionnel de Dawn.

Les contrôles sont globalement réactifs, bien que les sauts puissent manquer de précision.
Le jeu privilégie l’émotion à la performance, et cela se ressent dans la fluidité des enchaînements et la cohérence des actions proposées.

Trois heures pour une vie

Copycat se termine en environ trois heures, sans nécessiter de précipitation. Ce format court est assumé par les développeurs, qui ont voulu livrer une expérience dense et maîtrisée.
Il n’y a pas de rejouabilité à proprement parler : l’histoire est linéaire, sans embranchements ni fins alternatives.
Cependant, la richesse émotionnelle et la qualité de la narration peuvent inciter à revisiter certains passages, notamment pour apprécier les détails artistiques ou les subtilités du doublage.