[TEST] Deepest Trench, plongée dans l’abîme

Développé et édité par Favor Games, Deepest Trench est un jeu indépendant de survie coopérative sorti le 30 octobre 2024 sur Xbox Series X|S et PC.
Le titre nous embarque dans une mission militaire secrète au cœur de la fosse des Mariannes, où deux opérateurs doivent explorer les ruines d’une base sous-marine effacée des archives officielles.
Entre exploration, tension et coopération, le jeu promet une immersion totale dans les profondeurs les plus hostiles de la planète.

Une mission sans âme

L’idée de départ est prometteuse : une opération top secrète dans un environnement extrême, propice à la peur et à l’isolement.
Malheureusement, le scénario peine à capitaliser sur ce potentiel : les deux protagonistes, Rob et Maria, sont à peine esquissés, leurs motivations et leur relation restant floues tout au long de l’aventure.
Les dialogues sont fonctionnels, sans émotion, et les enregistrements disséminés dans le jeu n’apportent que des éléments narratifs convenus.
L’intrigue avance sans réelle tension, et les révélations manquent d’impact.
Là où des titres comme SOMA ou BioShock réussissent à instaurer une ambiance pesante et introspective, Deepest Trench reste en surface.

Silence oppressant, visuels en retrait

L’atmosphère sonore constitue l’un des rares points forts du jeu. Le silence des abysses, ponctué par le souffle des bouteilles d’oxygène ou les craquements métalliques, parvient à instaurer une tension palpable.
Malheureusement, la direction artistique ne suit pas. Les environnements sont répétitifs, les textures datées, et les modèles de personnages rappellent les productions flash d’il y a quinze ans.
Le jeu, censé miser sur l’impact visuel de l’environnement et la gestion de la lumière, souffre d’un éclairage inégal qui met en évidence les limites techniques plutôt que de renforcer l’immersion.

Une idée originale, mais mal exploitée

Le concept de survie coopérative dans les profondeurs marines est rare et intrigant. Deepest Trench tente de se démarquer par cette approche, mais ne parvient pas à en tirer pleinement parti.
L’univers sous-marin aurait pu offrir une richesse de gameplay et de narration, mais le jeu se contente d’un cadre générique et d’une progression linéaire.
Les mystères de la base engloutie sont peu exploités, et l’absence de véritables moments de surprise ou de découverte limite l’originalité de l’expérience.

Coopération sous pression

Le gameplay repose sur la coopération entre deux joueurs : résolution d’énigmes, gestion des ressources (oxygène, lumière, énergie), traversée de zones dangereuses, tout est pensé pour encourager la communication et la coordination.
Si le jeu peut être joué en solo, l’expérience devient alors déséquilibrée et moins engageante.

Les contrôles de nage sont parfois imprécis, rendant l’exploration frustrante.
Le manque de fluidité dans les interactions nuit à l’immersion, même si certaines séquences coopératives parviennent à créer une tension bienvenue.

Une plongée courte mais mémorable

La durée de vie du jeu est modeste, et la rejouabilité limitée. Une fois l’intrigue principale bouclée, peu d’éléments incitent à replonger dans les abysses.
L’absence de variations dans les environnements, de choix narratifs ou de modes alternatifs réduit l’intérêt à long terme.
Le jeu ne propose pas de système de progression ou de personnalisation qui pourrait motiver une seconde partie.