[TEST] Pacific Drive : Le break de l’étrange

Sorti le 23 octobre 2025 sur Xbox Series X|S, PC et via Xbox Cloud Gaming, Pacific Drive est un jeu de survie et de conduite à la première personne développé par Ironwood Studios et édité par Kepler Interactive. Présenté comme un « road-like », il propose une expérience singulière où le joueur explore une zone d’exclusion surnaturelle à bord d’un vieux break, seul compagnon dans un monde hostile. Ce titre indépendant, longtemps teasé comme une pépite du programme ID@Xbox, a su intriguer par son atmosphère étrange et son gameplay hybride.

Une route pavée de mystères

Le scénario de Pacific Drive repose sur une base intrigante : le joueur se retrouve piégé dans la Zone d’Exclusion Olympique, un territoire ravagé par des expériences scientifiques menées par une organisation secrète nommée ARDA. Ce lieu, autrefois promesse d’un avenir technologique radieux, est devenu le théâtre de phénomènes surnaturels, d’anomalies physiques et de disparitions inexpliquées. Le joueur, seul survivant apparent, doit comprendre ce qui s’est passé tout en tentant de s’échapper.

La narration est en grande partie environnementale, distillée à travers des objets trouvés, des transmissions radio et des éléments visuels. Il n’y a pas de cinématiques classiques ni de dialogues directs avec des PNJ. Ce choix renforce l’immersion et le sentiment de solitude, mais peut aussi frustrer les amateurs de récits plus structurés. Le mystère reste entier pendant de nombreuses heures, et les révélations sont souvent cryptiques, à l’image de l’univers du jeu.

Un cauchemar mécanique dans les forêts du Nord-Ouest

L’univers visuel de Pacific Drive est une réinterprétation surréaliste du Nord-Ouest Pacifique, avec ses forêts denses, ses routes abandonnées et ses installations scientifiques délabrées. La direction artistique joue sur les contrastes : la nature luxuriante côtoie des anomalies inquiétantes, des tempêtes dévastatrices et des artefacts technologiques étranges. L’ambiance rappelle des œuvres comme S.T.A.L.K.E.R. ou X-Files, avec une touche de Twin Peaks dans le traitement du mystère.

Techniquement, le jeu est optimisé pour Xbox Series X|S, avec une bonne fluidité et des effets visuels convaincants. Les tempêtes, les distorsions de l’espace et les jeux de lumière contribuent à une atmosphère anxiogène. Le sound design est particulièrement soigné : les bruits du moteur, les crépitements de la radio, les sons d’alerte et les silences pesants participent à une immersion totale. La bande-son, discrète mais efficace, accompagne les moments de tension sans jamais prendre le dessus.

Une proposition qui sort des sentiers battus

Pacific Drive se distingue par son concept original, mêlant survie, exploration, rogue-lite et conduite. Le joueur ne contrôle pas un personnage à pied, mais interagit presque exclusivement avec son véhicule. Ce break rouillé devient un véritable protagoniste, à améliorer, réparer et protéger. Chaque excursion dans la Zone est une course contre la montre, où il faut collecter des ressources, éviter les anomalies et revenir au garage pour progresser.

Le système de progression repose sur des runs successifs, à la manière d’un rogue-lite. Chaque sortie permet de débloquer de nouveaux équipements, d’en apprendre plus sur la Zone et de préparer la prochaine expédition. Ce format encourage l’expérimentation et la prise de risque, mais peut aussi induire une certaine répétitivité. L’idée de faire du véhicule le centre du gameplay est audacieuse et bien exploitée, même si elle limite les interactions humaines ou narratives.

Une conduite pas si tranquille

Le gameplay de Pacific Drive repose sur une gestion fine du véhicule : carburant, état des pièces, blindage, équipements embarqués… Le joueur doit constamment surveiller son tableau de bord, réparer en urgence, installer des modules et adapter son break aux dangers rencontrés. La conduite elle-même est volontairement lourde, avec une physique réaliste qui rend chaque virage périlleux.

Les excursions sont générées de manière semi-aléatoire, avec des conditions météorologiques changeantes, des anomalies imprévisibles et des objectifs variés. Il faut parfois activer des relais, récupérer des données, ou simplement survivre assez longtemps pour revenir. Le garage sert de hub central, où l’on peut améliorer le véhicule, débloquer des plans et préparer les prochaines sorties.

Le jeu propose une interface immersive, sans HUD classique : toutes les informations sont visibles dans le véhicule, via des écrans, des jauges ou des sons. Ce choix renforce l’immersion mais peut dérouter au début. Les commandes sont bien pensées, et le jeu est compatible clavier/souris sur console, ce qui ravira les puristes.

Un voyage qui ne s’arrête jamais vraiment

La durée de vie de Pacific Drive dépend beaucoup de l’implication du joueur. Le jeu ne propose pas de fin claire, mais plutôt une progression ouverte, avec des objectifs à long terme et des améliorations constantes. Comptez 30 à 40 heures pour explorer l’essentiel du contenu, mais les amateurs de complétion pourront y passer bien plus de temps.

La rejouabilité est assurée par la structure rogue-lite, les variations d’environnement, les défis aléatoires et les nombreuses options de personnalisation du véhicule. Les packs additionnels, comme Whispers in the Woods ou Anomalous Customization Pack, ajoutent des éléments esthétiques et de gameplay qui enrichissent l’expérience. Le jeu ne propose pas de multijoueur, mais sa nature solo renforce le sentiment d’isolement et de survie.