[TEST] SILENT HILL f, enfin le retour de la licence ?
SILENT HILL f est un survival horror narratif développé par NeoBards Entertainment et édité par Konami. Le jeu est sorti le 2 octobre 2025 sur Xbox Series X|S, PlayStation 5 et PC.
L’histoire nous plonge dans un Japon rural des années 1960, où Hinako Shimizu, une adolescente fragile et isolée, tente de survivre à une malédiction florale surnaturelle qui consume son village. Entre horreur psychologique et symbolisme sanglant, SILENT HILL f propose une plongée dans un univers aussi poétique que cauchemardesque.
Un brouillard narratif mais un gameplay brouillon
L’histoire démarre sur une base solide, captivant les joueurs grâce à une ambiance mystérieuse et une narration dense, imprégnée de symboles et de références au folklore japonais. Les premiers chapitres posent efficacement les fondations du récit, en explorant des thèmes forts comme l’abandon, le harcèlement et la transformation. Cependant, plus l’on progresse dans l’aventure, plus le scénario devient volontairement nébuleux et difficile à suivre. Ce brouillard narratif n’est pas un défaut, mais une intention assumée des développeurs : le jeu est conçu pour être rejoué plusieurs fois. En effet, certaines notes cruciales et cinématiques de fin ne sont accessibles qu’en New Game+, ce qui pousse les joueurs à revivre l’histoire sous un nouvel angle pour en saisir toutes les subtilités. Cette structure encourage une exploration approfondie et une interprétation personnelle du récit, même si elle peut dérouter lors d’une première partie.
Le gameplay du titre divise fortement la communauté, tant par ses intentions que par son exécution. Le système de combat, qui s’inspire des mécaniques de jeux comme Dark Souls, repose sur une gestion de l’endurance et des armes particulièrement fragiles, ce qui oblige le joueur à adopter une approche prudente et stratégique. Malheureusement, cette lourdeur dans les affrontements ne semble pas en adéquation avec la fragilité psychologique de l’héroïne, Hinako, et crée une dissonance qui nuit à l’immersion. Les combats, trop fréquents et souvent répétitifs dans la seconde moitié du jeu, deviennent une source de frustration, d’autant plus que certains joueurs se retrouvent sans armes ni ressources, les obligeant à fuir ou à recommencer des séquences entières.
L’exploration est également au cœur de l’expérience, mais elle souffre d’un level design jugé monotone et peu lisible, notamment dans les zones du monde alternatif où les décors se répètent et manquent de repères visuels. Les puzzles, bien qu’intégrés dans la narration, sont souvent trop complexes ou mal traduits, ce qui ralentit le rythme et peut décourager les moins patients.
Un aspect plus original du gameplay réside dans la collecte d’objets maudits disséminés dans les environnements. Ces artefacts, une fois ramenés à des autels spécifiques, peuvent être détruits pour améliorer les statistiques du personnage principal. Ce système de progression indirecte, qui mêle exploration minutieuse et gestion des ressources, ajoute une couche de profondeur bienvenue, même s’il manque parfois de clarté dans sa présentation. Il encourage les joueurs à fouiller chaque recoin du village et à revenir sur leurs pas pour maximiser les capacités de Hinako, notamment en vue des affrontements les plus exigeants.
La bande-son d’Akira Yamaoka est saluée pour son ambiance oppressante et ses sonorités traditionnelles japonaises. Les bruitages renforcent l’immersion, même si certains joueurs auraient aimé plus de moments de silence pour accentuer la tension.
Un NG+ pas nécessaire mais obligatoire…
La rejouabilité du jeu repose sur une structure volontairement fragmentée et énigmatique, qui pousse les joueurs à recommencer l’aventure plusieurs fois afin de débloquer l’ensemble des éléments narratifs et des fins disponibles. En effet, le jeu propose plusieurs conclusions différentes, chacune apportant un éclairage nouveau sur les événements vécus par Hinako et sur les origines de la malédiction florale qui ravage son village. Toutefois, cette richesse narrative est contrebalancée par un gameplay jugé laborieux par une partie de la communauté, notamment en raison de la répétitivité des combats et de la lourdeur des déplacements. Pour pallier cette difficulté, certains joueurs recommandent de débuter directement en mode New Game+, qui permet non seulement d’accéder à des scènes inédites et à des documents absents lors de la première partie, mais aussi de conserver certaines améliorations du personnage, rendant l’exploration plus fluide et moins punitive. Cette approche permet de mieux comprendre les subtilités du scénario, souvent volontairement obscures lors du premier run, et d’apprécier pleinement la construction en strates du récit, qui se dévoile progressivement au fil des relectures.
SILENT HILL f
📝 Conclusion
SILENT HILL f propose une aventure singulière mêlant horreur psychologique et esthétique florale dérangeante. Sa durée de vie varie selon l’implication du joueur : environ 10 heures pour une première partie, mais jusqu’à 30 heures pour ceux qui explorent chaque recoin, collectent les objets maudits et débloquent toutes les fins. Visuellement, le jeu impressionne par sa direction artistique marquante et ses effets liés à la malédiction végétale. L’ambiance sonore, signée Akira Yamaoka, renforce l’immersion avec des sonorités japonaises oppressantes. Malgré ces qualités, le gameplay divise. Les combats sont lourds, les puzzles parfois frustrants, et l’exploration souffre d’un level design répétitif. La rejouabilité, bien que encouragée par la structure narrative, peut sembler artificielle à cause de mécaniques peu engageantes. SILENT HILL f s’adresse aux amateurs de récits symboliques et d’expériences introspectives. Ceux en quête d’un gameplay fluide risquent d’être déçus, mais les plus curieux y trouveront une œuvre audacieuse et marquante.
✅ Points positifs
- Direction artistique marquante et originale, mêlant horreur et esthétisme floral
- Univers japonais immersif, soutenu par une narration symbolique et audacieuse
- Bande-son oppressante et soignée, signée Akira Yamaoka
❌ Points négatifs
- Gameplay frustrant, avec des combats lourds et mal équilibrés
- Level design répétitif et peu lisible dans les zones alternatives
- Puzzles trop complexes ou mal traduits, nuisant au rythme
👨💻 Développeur : NeoBards Entertainment Ltd.
🏢 Éditeur : Konami
🎮 Plateformes : PC, Xbox Series, PS5
🧪 Testé sur : Xbox Series X
🎁 Code fourni par l’éditeur