Dans le paysage des FPS coopératifs, rares sont les titres qui osent sortir des sentiers battus pour proposer une expérience à la fois ludique, originale et accessible. STUFFED, développé par le studio britannique Waving Bear Studio et édité par The Game Publisher, fait partie de ces ovnis vidéoludiques qui misent sur l’imaginaire enfantin pour renouveler les codes du genre. Disponible depuis le 20 décembre 2023 sur Xbox One, Xbox Series X|S et PC, le jeu nous plonge dans les rêves d’une petite fille, où un ours en peluche armé jusqu’aux dents doit repousser des vagues de cauchemars. Pensé pour le solo comme pour le multijoueur en ligne jusqu’à quatre joueurs, STUFFED propose une expérience coopérative générée de manière procédurale, avec une direction artistique stylisée et un gameplay accessible.
Un monde entre rêve et cauchemar
L’univers de STUFFED repose sur une idée simple mais efficace : défendre la porte de la chambre d’une enfant contre des créatures cauchemardesques. Le joueur incarne un nounours vivant, protecteur et armé, qui évolue dans un monde onirique peuplé de jouets corrompus, de robots agressifs et de canards en plastique belliqueux. Ce cadre narratif minimaliste est renforcé par une ambiance visuelle et sonore qui évoque l’imaginaire enfantin, entre douceur et tension.
Il n’y a pas de scénario linéaire à proprement parler. Le jeu ne propose ni cinématiques, ni dialogues, ni progression narrative classique. Tout repose sur l’ambiance et le contexte implicite : nous sommes dans les rêves d’une enfant, et notre mission est de la protéger. Ce choix de narration environnementale fonctionne bien dans le cadre d’un jeu orienté action, mais peut laisser sur sa faim les amateurs de storytelling plus développé.
L’univers, en revanche, est cohérent et bien exploité. Les ennemis sont tous des jouets détournés, les armes sont bricolées à partir d’objets du quotidien, et les décors, bien que générés procéduralement, respectent une logique visuelle qui renforce l’immersion. On sent que les développeurs ont voulu créer un monde à la fois familier et étrange, où l’innocence côtoie le danger.

Une direction artistique pleine de charme
Visuellement, STUFFED adopte une direction artistique stylisée, presque cartoon, qui contraste volontairement avec la thématique des cauchemars. Les environnements sont colorés, les textures sont simples mais efficaces, et les effets visuels (explosions, particules, lumières) sont bien intégrés. Le jeu ne cherche pas le réalisme, mais plutôt une esthétique cohérente avec son univers.
Les armes sont particulièrement réussies : canon à cola, lance-popcorn, fusil à eau… chaque outil de destruction est conçu avec humour et créativité. Cela renforce l’identité visuelle du jeu et participe à son charme. Les ennemis, eux aussi, sont variés et bien animés, même si leur design reste relativement simple.
Techniquement, le jeu tourne correctement sur Xbox Series X|S grâce au Smart Delivery, mais souffre encore de quelques soucis de performance sur Xbox One et certaines configurations PC. Des ralentissements peuvent survenir lors des vagues les plus intenses.
L’interface est claire, les menus sont lisibles, et la personnalisation du personnage (tenues, fourrures, accessoires) est bien intégrée. On regrette toutefois l’absence d’un éditeur de niveau ou d’un mode photo, qui auraient permis de prolonger l’expérience visuelle.

Une idée originale dans un genre balisé
Le mode horde n’est pas une nouveauté dans le monde du jeu vidéo. De Call of Duty Zombies à Left 4 Dead, en passant par World War Z, les FPS coopératifs basés sur la survie face à des vagues d’ennemis sont légion. Pourtant, STUFFED parvient à se démarquer par son univers et ses mécaniques de personnalisation.
Le fait d’incarner un ours en peluche dans un monde généré aléatoirement, avec des armes bricolées et des ennemis issus de l’imaginaire enfantin, apporte une touche d’originalité bienvenue. Le système de progression, basé sur l’expérience et la personnalisation du personnage, ajoute une couche stratégique à l’ensemble. On peut débloquer de nouvelles capacités, améliorer ses statistiques, et adapter son style de jeu en fonction des défis rencontrés.
Le jeu propose également un système de génération procédurale des niveaux, ce qui permet de renouveler les parties et d’éviter la lassitude. Chaque session est différente, avec des ennemis variés, des objets à découvrir, et des environnements qui changent. Cela renforce l’aspect rejouable du titre et encourage l’exploration.
Enfin, le ton du jeu ,à la fois léger et décalé, tranche avec la gravité habituelle des FPS. Ici, pas de sang, pas de violence réaliste, mais des peluches qui se battent avec des pistolets à eau dans une chambre d’enfant. Ce parti pris audacieux fonctionne bien et donne à STUFFED une identité propre.

Des mécaniques simples mais efficaces
Le gameplay repose sur des mécaniques de défense de zone, avec des vagues d’ennemis à éliminer pour gagner des points et débloquer de nouvelles zones ou armes. L’expérience accumulée permet d’améliorer les capacités de l’ours en peluche à chaque session. Le jeu propose également un système de personnalisation esthétique (tenues, fourrures), qui n’impacte pas directement le gameplay mais renforce l’attachement au personnage.
Le mode coopératif multiplateforme est fluide et bien intégré. On peut jouer avec des amis sur Xbox ou PC, et la synchronisation des parties est rapide. Le matchmaking fonctionne correctement, même si le nombre de joueurs actifs reste encore limité. En solo, le jeu est plus difficile, car certaines vagues nécessitent une coordination et une répartition des rôles que seul le multijoueur permet.
Les contrôles sont intuitifs, la prise en main est rapide, et les armes sont amusantes à utiliser. Chaque partie commence avec un équipement de base, et l’on peut débloquer de nouvelles armes en explorant ou en éliminant des ennemis. Le système de loot est bien pensé, même s’il manque encore un peu de profondeur.
On regrette toutefois l’absence de véritables objectifs secondaires ou de missions variées. Le jeu repose entièrement sur la boucle de défense, ce qui peut devenir répétitif à la longue. Un mode campagne, des défis quotidiens ou des événements spéciaux auraient permis de diversifier l’expérience.

Une rejouabilité en demi-teinte
La rejouabilité repose sur la génération procédurale des cartes et la montée en niveau du personnage. Si ces éléments offrent une certaine variété, le manque de nouveaux modes ou d’objectifs alternatifs peut rapidement créer une forme de répétitivité. Le contenu reste modeste, et l’absence de narration ou de progression scénaristique limite l’envie de revenir sur le long terme.
Le jeu est pensé pour des sessions courtes et ludiques, mais ne propose pas de véritable profondeur à long terme. Une fois les principales armes débloquées et les capacités améliorées, il ne reste plus grand-chose à découvrir. Les développeurs ont annoncé vouloir enrichir le contenu via des mises à jour, mais à ce jour, le jeu reste limité dans ses possibilités.
La personnalisation du personnage permet de varier les apparences, mais n’impacte pas le gameplay. Il n’y a pas de système de classement, de défis communautaires, ni de récompenses spécifiques pour les performances. Cela réduit l’intérêt compétitif et la motivation à rejouer.
En multijoueur, le jeu prend tout son sens, car la coopération permet de créer des stratégies, de partager les rôles, et de vivre des moments amusants. Mais en solo, l’expérience est plus fade, et la difficulté peut décourager les joueurs moins aguerris.

STUFFED
📝 Conclusion
STUFFED est une proposition rafraîchissante dans le paysage des FPS coopératifs. Son univers enfantin, ses armes décalées et son ambiance onirique en font une expérience accessible et originale, idéale pour des sessions multijoueur légères. Toutefois, son contenu limité et sa boucle de gameplay répétitive freinent son potentiel sur le long terme. Le jeu séduit par son esthétique et son concept, mais peine à se renouveler suffisamment pour captiver durablement. Il s’adresse avant tout aux joueurs en quête d’un défouloir coopératif atypique, sans prétention narrative ni complexité excessive.
✅ Points positifs
- Univers original et attachant, basé sur l’imaginaire enfantin
- Direction artistique cohérente et stylisée
- Génération procédurale des niveaux pour varier les parties
- Armes créatives et amusantes à utiliser
❌ Points négatifs
- Absence de narration ou de progression scénarisée
- Répétitivité des sessions sur le long terme
- Progression peu motivante une fois les armes principales débloquées
👨💻 Développeur : Waving Bear Studio
🏢 Éditeur : The Game Publisher
📅 Sortie : 20/12/2023
🎮 Plateformes : Xbox Series, Xbox One, PC
🧪 Testé sur : Xbox Series X
🎁 Code fourni par l’éditeur