[TEST] Virtua Fighter 5 R.E.V.O. World Stage, le retour d’un monument de la baston 3D

La saga Virtua Fighter est sans doute l’une des plus influentes de l’histoire des jeux de combat en 3D, et ce depuis ses débuts. La première version majeure du jeu de combat 3D de SEGA a évolué au fil des années, avec plusieurs épisodes marquants. Après Virtua Fighter 5 sur Xbox 360 et PS3 puis Virtua Fighter 5 Final Showdown sur les mêmes plateformes, la série a traversé une période plus calme. Quelques années plus tard est arrivé Virtua Fighter 5 Ultimate Showdown sur PS4 mais, pour beaucoup de joueurs, l’attente d’une version moderne et optimisée restait intacte. Avec la version PC baptisée Virtua Fighter 5 R.E.V.O., un premier pas vers le renouveau avait été franchi. Et c’est finalement le 30 octobre 2025 que Virtua Fighter revient en force sur consoles avec cette version World Stage sur Xbox Series X|S, PS5 et PC. Oui, cela fait indéniablement beaucoup de versions différentes du 5e opus dont on attend toujours le véritable successeur. Quoi qu’il en soit, concentrons-nous sur les apports de la version dont nous disposons, la première jouable sur consoles Xbox depuis pas moins de 13 ans !

Le gameplay, toujours au cœur de l’expérience Virtua Fighter

Ce qui frappe d’emblée chez Virtua Fighter, et notamment dans cette version R.E.V.O. World Stage, c’est la sobriété apparente de son système de contrôles. Là où d’autres jeux de baston proposent des dizaines de touches, combinaisons de coups de poings, de pieds, de manipulations complexes, Virtua Fighter reste en surface minimaliste. Il repose seulement sur 3 touches : poing, pied, garde et les combinaisons qui vont autour. Pourtant, derrière cette simplicité tape-à-l’œil, se cache une mécanique d’une finesse redoutable. Chaque personnage représente un style martial distinct et réaliste avec des frames, des timings, des portées différentes… Ce qui fait que la maîtrise du jeu ne s’improvise pas. Le jeu illustre le principe « easy to learn, hard to master » : accessible aux débutants mais offrant une profondeur technique, stratégique et tactique avec laquelle peu de jeux rivalisent. Par contre, vous devrez jouer au jeu à la manette car les sticks arcade ne sont pour l’instant pas supportés sur consoles. Nul doute qu’une future mise à jour du titre corrigera ce point mais cela reste tout de même très important à signaler !

Une modélisation de personnages toujours remarquable

La version World Stage bénéficie de graphismes modernisés : modélisations soignées, textures nettes, animations fluides et rapides, effets visuels stylés tout en restant lisibles. Le résultat donne un jeu à la plastique très propre, où l’on ressent le travail de modélisation des personnages et des décors ainsi que le poids et les points d’appui des corps de nos personnages : les hitboxes sont en effet d’une rare précision ici et permettent parfois à nos combattants de virevolter autour des membres adverses, ce qui change des grands rectangles de certains autres jeux dans lesquels on prend parfois des coups sans avoir véritablement été touché. En prime, le titre propose des options de personnalisation (tenues, accessoires) pour les combattants, ce qui permet à chacun de s’approprier le roster du jeu, même si ce n’est pas du niveau d’un RPG.

La baston connectée qui claque

L’un des grands atouts de cette édition 2025, c’est son infrastructure en ligne remise à neuf. Le jeu intègre un rollback netcode, ce qui signifie des combats en ligne fluides, réactifs, avec un minimum de latence et ce même entre joueurs éloignés géographiquement. Mieux : la fonctionnalité cross-play permet aux joueurs Xbox, PS5 et PC de s’affronter sans aucune barrière. Le jeu offre aussi des modes « Room Match », des lobbys jusqu’à 16 joueurs, la possibilité d’être spectateur de combats en cours ou de replays ainsi qu’un mode entraînement complet. Ces éléments modernisent l’expérience et la rendent plus flexible, que l’on soit compétiteur ou simple amateur.

Un solo minimaliste

Le contenu solo proposé reste relativement sobre. On retrouve un mode Arcade, un mode Entraînement et surtout le nouveau mode World Stage, censé donner un peu de chair au solo. Dans ce dernier, on participe à des tournois au sein de salles d’arcade fréquentées par des compétiteurs de plus en plus redoutables : on affronte des adversaires CPU inspirés de joueurs réels, on monte dans les rangs, on débloque des costumes ou récompenses. Cependant, si ce mode offre un peu de variété, il ne remplace pas un vrai mode histoire avec cinématiques et progression scénarisée, comme on en trouve dans la plupart des autres jeux de combat. Pour un joueur solo ou occasionnel, le contenu peut vite paraître répétitif, surtout quand on le compare à des titres modernes qui proposent des campagnes narratives et des modes solo immersifs. C’est sans doute l’un des principaux défauts de cette version : un jeu très complet en ligne, solide en gameplay mais doté d’un contenu solo qui reste limité et n’a quasiment pas évolué depuis la première mouture de Virtua Fighter 5. Pour les fans de baston compétitive, ce n’est pas une surprise. Mais pour les joueurs plus casual ou ceux qui aiment le solo, cela peut vite laisser un goût d’inachevé.

Un prix accessible et un choix logique

Terminons ce tour d’horizon avec le dernier atout du jeu : son prix. L’édition de base de World Stage est affichée à 19,99 € sur Xbox Series. Une version “30ᵉ anniversaire” existe aussi, affichée à 49,99 €, mais elle ne contient que des bonus cosmétiques : costumes, musiques, tenues vintage, artworks… Cela signifie que, pour profiter pleinement du gameplay et de l’essence du jeu, l’édition de base suffit largement : la version plus chère n’apporte aucun avantage en matière de gameplay ou contenu fondamental. Pour un jeu de baston 3D moderne avec rollback et crossplay, c’est un excellent rapport qualité/prix.