[PREVIEW] Onimusha 2: Samurai’s Destiny
6 ans… Déjà 6 ans que Capcom a gratifié la Xbox One du remaster d’Onimusha: Warlords, ayant fait au début du siècle la joie des joueurs Playstation 2 et même des joueurs Xbox grâce à sa version légèrement améliorée s’intitulant Genma Onimusha. Il aura ainsi fallu attendre 2025 pour voir arriver le remaster du deuxième opus de la série sur nos Xbox One et Series. L’attente était-elle justifiée ?

Haut Nid Mou Chat ? Qu’est-ce à dire que ceci ?
Un peu d’étymologie pour commencer puisqu’on ne peut décemment pas s’affubler du pseudonyme d’un personnage d’anime sans faire semblant d’avoir 2 ou 3 notions de japonais. Onimusha signifie guerrier casse-cou, téméraire mais il me semble bien plus pertinent de séparer le mot en 2 pour comprendre l’univers dans lequel on s’apprête à mettre les pieds. Pris séparément, oni signifie démon et musha signifie guerrier. On va donc incarner un véritable guerrier démon qui s’apprête à tuer des… démons ! Au moins, le cadre est posé.
Si le premier Onimusha avait établi les bases d’un Japon féodal de l’ère Sengoku où se mêlaient honneur et horreur à chaque angle de caméra fixe, Onimusha 2: Samurai’s Destiny vient reprendre le flambeau avec une audace narrative renouvelée. Le jeu ne se contente pas de proposer une suite linéaire, il ouvre une page plus sombre, explorant les conséquences d’un passé qui refait surface et les stigmates laissés par une lutte qui semblait s’apaiser mais qui se révèle en réalité inachevée.
Le changement de protagoniste, avec l’arrivée de Jūbei Yagyū, marque un tournant radical dans la narration. Inspiré par l’image mythique du samouraï moderne, à la fois guerrier implacable et homme tourmenté, Jūbei incarne la continuité d’un combat inscrit dans le sang et la légende. Portant sur lui la marque fatale qui l’associe irrémédiablement aux démons qu’il affronte, il se trouve obligé de se confronter non seulement à des ennemis extérieurs mais aussi à ses propres démons intérieurs. Ce passage de témoin, soigneusement orchestré, révèle quant à lui l’imbrication profonde des deux scénarios : si, dans le premier opus, le protagoniste Samanosuke a permis d’ouvrir la brèche dans le tissu même de la réalité, c’est désormais à Jūbei de refermer, ou du moins de comprendre, les failles laissées par ce premier combat désespéré.

Dans Onimusha 2, le mal ne se contente pas d’être éradiqué : il évolue, se métamorphose et s’insinue dans l’âme même du Japon féodal reconstruit. Oda Nobunaga, le seigneur déchu devenu légende, se réinvente en tant que Roi des Démons, un personnage historique revisité à travers le prisme de la mythologie. Ce démon historique, décrit à la fois comme un héros tragique et comme le pire des tyrans, assume une dimension quasi invincible, transcendée par sa volonté de s’inscrire dans l’éternité de la souffrance humaine.
Jūbei Yagyū se trouve ainsi au cœur d’une intrigue qui ne se contente pas d’être une simple revanche personnelle. Il incarne le fardeau d’un passé qui refuse de s’éteindre et dont les cicatrices se perçoivent dans chaque recoin du paysage japonais. Lors de ses quêtes, le joueur découvre que chaque victoire contre les sbires du mal ne fait que retarder l’inéluctable et que les fantômes, le courage et le sacrifice de Samanosuke continuent de hanter l’histoire du pays. La quête de Jūbei devient alors une réaffirmation de la lutte éternelle entre le bien et le mal, où les frontières s’estompent et où la rédemption semble toujours hors de portée.
Plus longue que celle du premier Onimusha qui se bouclait en un peu moins de 5 heures, cette épopée vous tiendra en haleine 8 heures et dispose d’une bonne rejouabilité si vous souhaitez débloquer les différents embranchements qu’elle propose grâce au système de compagnons que je vais m’empresser de vous décrire.

Les amis de mes amis sont mes amis
Sur le plan du gameplay, Onimusha 2: Samurai’s Destiny se réinvente tout en restant fidèle à l’essence du titre original. Les développeurs ont su insuffler une dynamique novatrice à l’expérience de combat, où la fluidité et la réactivité sont devenues prioritaires. Les affrontements font désormais appel à un système de combos plus complexe alors même que peu de nouvelles armes font leur apparition pour le protagoniste. Toutefois, les nouveautés viennent plutôt de la possibilité de contrôler un certain nombre de nos compagnons de route et d’appréhender par là-même leurs styles de combat originaux.
A ce propos, un des ajouts les plus séduisants du jeu est sans doute le système de cadeaux et d’interactions étendues avec les personnages secondaires. Ces figures, désormais bien plus que de simples figurants, dévoilent leur histoire à travers des échanges personnalisés, enrichissant la trame narrative par des anecdotes et des quêtes annexes qui font écho aux enjeux émotionnels du récit principal. Cette immersion supplémentaire permet de tisser des liens entre le joueur et l’univers et rappelle que Jūbei n’est pas seul dans sa quête de vengeance.
En parallèle, les énigmes ayant fait la renommée de la série intègrent des mécanismes interactifs et des animations modernes qui obligent le joueur à observer minutieusement son environnement et à faire preuve d’ingéniosité. L’équilibre entre l’action frénétique et la réflexion est ainsi retrouvé, offrant des moments de répit nécessaires dans une aventure par ailleurs intense.

Il y a une nouille dans le potage miso
Vous l’aurez compris, Onimusha 2: Samurai’s Destiny nous a séduits dès les premières minutes par une ambiance graphique convaincante, où la sobriété des décors traditionnels se mêle à une modernisation subtile des effets de lumière et des textures. Le rendu visuel, pensé pour exploiter la puissance de nos consoles modernes, est dans la droite lignée du remaster du premier opus de 2019 mais paraît somme toute plus convaincant, en particulier grâce au travail de refonte des cinématiques et des décors, point négatif à l’époque. Si le jeu est loin des standards techniques des productions actuelles, il parvient à recréer l’atmosphère envoûtante du Japon féodal tout en ajoutant une touche contemporaine. La variété des énigmes est également un atout majeur, proposant une diversité de casse-tête qui invite à la réflexion et à l’exploration, renforçant ainsi l’immersion et la profondeur du gameplay. On regrette toutefois l’absence de HDR qui aurait permis de rendre les environnements un peu plus lumineux, surtout lorsque nos Xbox Series proposent l’option « HDR automatique » pour le remaster du premier opus.
Le combat, quant à lui, est vif et dynamique, offrant une panoplie d’armes variées qui permettent de combiner avec maestria attaques frontales, parades et ripostes surprises. Cette diversité d’options rend chaque affrontement imprévisible et chaque victoire, obtenue grâce à des stratégies affinées, procure une dose d’adrénaline digne des meilleurs moments de la saga. De plus, la mise en scène des interactions avec les personnages secondaires, enrichies par le système de cadeaux, permet de dévoiler des aspects inédits de leur personnalité et de leur passé, ajoutant une dimension relationnelle à la fois touchante et intrigante. Quelques bonus appréciables mais vite consommés sont également présents dans cette version remasterisée du jeu : une galerie d’illustrations ainsi que la possibilité d’écouter à l’envi les musiques du titre.

Cependant, la modernisation n’est pas exempte de quelques failles. Malgré une ambiance générale réussie, des problèmes d’angles de caméra persistent et viennent parfois troubler la fluidité des combats ou l’exploration des décors. Cette caméra fixe à la Resident Evil premier du nom, autre licence de Capcom, occasionne des angles qui peuvent nuire à la visibilité de l’action et qui sont hérités d’un système rigide et daté. Le joueur se sent ainsi parfois frustré au moment où la précision est cruciale pour esquiver une attaque ou déclencher une séquence rapide et qu’il se retrouve coincé par les ennemis dans une zone charnière à la transition entre deux caméras qui le désorientent sans cesse. Même sans ennemi à l’écran, le simple fait de progresser dans des couloirs étriqués nous oblige parfois à nous y reprendre à deux ou trois fois sans revenir sur nos pas à cause d’une transition de caméra problématique…
Sur le plan technique, bien que l’aspect graphique retrouve l’esthétique travaillée du remaster du premier Onimusha paru en 2019, certains raffinements modernes font cruellement défaut. En 2025, on aurait pu s’attendre à une optimisation poussée de l’ensemble du moteur de jeu. Or, malgré des innovations notables au niveau de la jouabilité, les éléments techniques restent en retrait, traduisant une modernisation partielle qui, pour les puristes les plus exigeants, apparaît comme une lacune notable par rapport aux standards actuels. Toutefois, les cinématiques et les décors semblent avoir été mieux rehaussés que dans le remaster du premier opus.

On se donne rendez-vous au moment de la sortie officielle du jeu pour notre test définitif !
Développeur : Capcom Entertainment
Éditeur : Capcom Entertainment
Plateformes : Xbox One/Series X/S, PS 4/5, Switch et PC
Date de sortie : 23/05/2025
Acheter sur le Xbox store –> https://www.xbox.com/fr-fr/games/store/onimusha-2-samurais-destiny/9n7w6j70pvrn
Prix : 29.99€
- Jeu fait sur Xbox Series X
- Jeu obtenu par l’éditeur (Capcom Entertainment)
« Kirua Zoldik » Staff Xboxlive.fr