Sorti le 31 octobre dernier, Dragon Age : The Veilguard est le quatrième et dernier opus en date de la célèbre série de jeux de rôle développée par BioWare.
Annoncé en 2015 et maintes fois repoussé (à cause, entre autres, des sorties problématiques de Mass Effect : Andromeda puis d’Anthem), les premières informations et images transmises à la presse sur le jeu ont suscité des réactions mitigées parmi les fans et les critiques.
Avant de découvrir notre avis sur Dragon Age : The Veilguard maintenant qu’il est disponible sur Xbox, nous vous proposons une rapide rétrospective du studio BioWare et d’une de ses séries emblématiques, Dragon Age.
BioWare : l’artisan des épopées RPG
Bioware : origines et débuts (1995-1998)
BioWare a été fondé en 1995 par Ray Muzyka et Greg Zeschuk à Edmonton, au Canada. Leur premier jeu, Shattered Steel, sorti en 1996, était un jeu de mecha pour MS-DOS.
C’est avec Baldur’s Gate en 1998 que BioWare a véritablement marqué l’industrie des jeux vidéo de rôle.
Une affinité certaine avec les RPG
Baldur’s Gate a établi BioWare comme un développeur talentueux de jeux de rôle. Le jeu a été suivi d’extensions comme Tales of the Sword Coast et d’un deuxième épisode, Baldur’s Gate II : Shadows of Amn en 2000, qui ont tous deux été des succès critiques et commerciaux.
En 2002, BioWare sort Neverwinter Nights, un autre RPG basé sur l’univers de Donjons et Dragons, qui comprenait un éditeur de campagne. Cette même année, ils ont également commencé à travailler sur Star Wars: Knights of the Old Republic, qui est devenu un classique instantanément.
BioWare a commencé à se diversifier avec des jeux comme Jade Empire en 2005, qui était un RPG basé sur la philosophie chinoise. Et en 2007, sort Mass Effect, un RPG de science-fiction qui a marqué le début d’une nouvelle série phare pour le studio.
Après son rachat par Electronic Arts en 2008, BioWare continue de développer des RPG avec succès :
Dragon Age : Origins en 2009
Mass Effect 2 en 2010
Dragon Age II en 2011
Mass Effect 3 en 2012
Si Dragon Age : Inquisition, sorti en 2014, rencontre à son tour un énorme succès auprès des joueurs et de la critique (il remporte le prix du meilleur jeu de l’année et du meilleur jeu de rôle lors des Game Awards 2014 ainsi que le prix du meilleur jeu de l’année et celui du meilleur jeu de rôle massivement multijoueur lors des DICE Awards 2015), Mass Effect Andromeda peine à séduire les critiques et remporte des notes bien inférieures à ses aînés.
Enfin en 2019, Anthem, un des projets les plus ambitieux de BioWare, sort mais malgré une technique et une DA très soignées il écope de notes très moyennes en raison de sa répétitivité et de son scénario peu entraînant.
Ces dernières années ont été marquées par des critiques sur la gestion des projets et des départs de membres clés de l’équipe créative.
Malgré ces difficultés, la capacité de BioWare à créer des mondes immersifs et des histoires captivantes continue de rendre le studio incontournable dans l’industrie des jeux vidéo.
La série des jeux Dragon Age : un voyage épique dans le monde de Thédas
Depuis sa création, la série Dragon Age de BioWare a captivé les joueurs du monde entier avec ses récits épiques, ses personnages mémorables, et ses choix moraux complexes.
La série Dragon Age est une pierre angulaire des jeux de rôle, offrant une expérience immersive et émotionnelle. Les récits riches, les personnages profonds et les choix significatifs ont permis à BioWare de créer un monde que les joueurs adorent explorer et revisiter encore et encore.
Plongeons dans l’histoire de cette franchise légendaire.
Dragon Age : Origins (2009)
Le premier opus, Dragon Age: Origins, nous propulse dans le monde de Thédas, où les Gardiens Gris luttent contre une invasion de créatures maléfiques, les Engeances.
Le jeu se distingue par la possibilité de créer son personnage, son scénario riche et ses décisions impactantes, offrant aux joueurs la possibilité de façonner l’histoire à travers leurs choix.
Dragon Age II (2011)
Dragon Age II se concentre sur l’histoire de Hawke, un réfugié devenu Champion de Kirkwall. Le jeu adopte une approche plus personnelle, se déroulant sur une décennie, où les décisions de Hawke influencent profondément le destin de la ville.
Bien que controversé pour ses réutilisations d’environnements, il a introduit un système de combat plus dynamique.
Dragon Age : Inquisition (2014)
Avec Dragon Age: Inquisition, BioWare a vu grand. Le joueur incarne l’Inquisiteur, chargé de fermer des brèches dans le Voile et de restaurer l’ordre en Thédas.
Le jeu se distingue par ses vastes zones à explorer, une intrigue politique complexe, et des quêtes diversifiées. Il a reçu de nombreuses récompenses, y compris le titre de Jeu de l’année.
Extensions
Chaque jeu principal a été enrichi par des extensions. Par exemple, Dragon Age: Origins – Awakening approfondit l’histoire des Gardiens Gris, tandis que Trespasser pour Inquisition propose une conclusion épique aux événements de l’histoire principale.
Dragon Age : The Veilguard
Histoire et intrigue
L’histoire principale de Dragon Age: The Veilguard nous plonge dans les mystères du nord de Thédas, en se concentrant sur des intrigues politiques, des secrets anciens et des menaces surnaturelles.
Ce contexte met en lumière des régions peu explorées jusque-là, ce qui enrichit l’univers déjà complexe du jeu.
Nous dirigeons notre protagoniste, Rook, dans sa quête pour empêcher la montée d’une ancienne et redoutable menace liée à la destruction du Voile, cette barrière mystique qui sépare le monde des vivants de celui des esprits.
En interférant avec un rite ancien pratiqué par Solas – un mage elfe déjà rencontré dans Inquisition qui se révèle être lui-même un ancien dieu elfe du nom de Dread Wolf, notre petite équipe est responsable de la libération de deux anciens dieux corrompus, bien décidés à tout détruire après des siècles d’enfermement.
Se déroulant 10 ans après la fin de Dragon Age : Inquisition, les décisions prises dans ce précédent épisode n’ont que peu voire pas d’impact sur le déroulement de The Veilguard. Il n’est même pas nécessaire d’avoir joué à Inquisition pour profiter pleinement de The Veilguard.
Comme dans les autres jeux de la série, il faut commencer par créer son personnage avant de partir explorer Thédas. Un grand choix s’offre alors à nous : sexe, lignée (humain, nain, elfe ou qunari), classe (voleur, mage ou guerrier) et faction (au choix parmi les 6 proposées). Ensuite c’est chaque partie du corps de notre avatar qu’il est possible de personnaliser avec un immense éventail de possibilités.
L’un des points forts traditionnels de la série Dragon Age est la possibilité de faire des choix significatifs qui affectent l’issue de l’histoire. Dans The Veilguard, ces choix peuvent déterminer le sort des alliances, la survie de personnages clés et même l’issue finale du conflit.
Un vrai bon vieux RPG
Dans Dragon Age: The Veilguard, les points d’expérience (XP) jouent un rôle crucial pour faire évoluer votre personnage principal, Rook, ainsi que son équipe de compagnons.
Il existe plusieurs façons de gagner de l’XP :
– en terminant des quêtes principales et secondaires : chaque mission accomplie récompense le joueur avec une quantité déterminée de XP.
– affronter et vaincre des ennemis vous rapporte des points d’expérience : plus l’ennemi est puissant, plus vous gagnez de XP.
– l’exploration : découvrir de nouveaux endroits et interagir avec des objets de l’environnement peut également rapporter des points d’expérience.
À mesure que vous accumulez des points d’expérience, votre personnage et ses compagnons montent de niveau.
Chaque niveau atteint donne accès à de nouvelles compétences et à des améliorations de statistiques.
Des points de compétence peuvent être dépensés pour débloquer ou améliorer des compétences spécifiques dans divers arbres de talents (magie, combat, furtivité, etc.).
La montée en niveau améliore aussi les statistiques de base telles que la santé, la magie (mana), et la force, rendant votre personnage plus puissant et plus résistant.
Évolution des Compagnons : vos compagnons gagnent également des XP et montent de niveau en même temps que vous.
Leur progression vous permet de débloquer de nouvelles compétences et de spécialiser leur rôle dans votre équipe.
Les décisions et les interactions avec vos compagnons peuvent aussi influencer leurs compétences et leur efficacité au combat.
En renforçant vos liens avec eux, vous pouvez accéder à des quêtes et des capacités uniques.
Le système de points d’expérience dans Dragon Age: The Veilguard encourage une approche équilibrée du jeu, où la participation aux combats, l’exploration et la réalisation de quêtes sont toutes récompensées par des opportunités de progression.
Cette évolution continue ajoute de la profondeur et de la stratégie, permettant aux joueurs de personnaliser leur expérience et d’adapter leur équipe en fonction des défis à venir.
Personnages et relations
Les compagnons de Rook, bien que certains moins développés que dans les précédents opus, apportent une profondeur supplémentaire à l’intrigue. Chaque personnage a ses propres motivations et arcs narratifs, ce qui permet au joueur de découvrir différentes facettes de l’histoire principale à travers leurs interactions.
Lors de notre aventure, nous serons amenés à rencontrer 7 compagnons mais lors de nos quêtes, seuls 3 d’entre eux pourront nous accompagner. Il faudra donc faire des choix pour équilibrer notre équipe entre les différentes classes tout en tenant compte des affinités qui se créent entre notre personnage et ses alliés.
Quêtes secondaires et exploration
Les quêtes secondaires dans The Veilguard se distinguent par leur diversité : elles couvrent un large éventail de missions allant de l’enquête policière aux batailles stratégiques, et incluent des éléments de mystère, de suspense, et d’exploration. Par exemple, Un lent poison offre une aventure intrigante où les joueurs doivent naviguer dans un environnement hostile pour sauver des otages et stopper une menace chimique. Cette variété maintient l’intérêt des joueurs et évite la monotonie.
Elles contribuent aussi à enrichir le monde de Thédas en ajoutant des histoires et des contextes supplémentaires. Elles permettent d’explorer les régions moins développées et d’interagir avec des personnages secondaires qui apportent de la profondeur à l’univers du jeu. Par exemple, In Memoriam propose une trame narrative captivante avec des éléments d’horreur et de tragédie, renforçant l’immersion des joueurs dans le monde complexe de Thédas.
Elles offrent des ressources, des équipements spéciaux, ou des informations qui peuvent influencer les décisions et les combats dans la trame principale. Les récompenses sont généralement proportionnelles à la difficulté des quêtes, offrant des équipements puissants et des ressources rares. Cela nous incite à nous investir pleinement pour renforcer notre personnage et notre équipe. On peut quand même regretter que les choix effectués lors de ces quêtes n’ont pas toujours des conséquences significatives à long terme, ce qui peut diminuer leur importance perçue.
Graphismes et direction artistique
Le jeu est visuellement impressionnant, avec des environnements variés, fourmillant de détails. Les paysages de Thédas, des sommets désolés de Kal-Sharok aux ruines elfiques flottant dans la forêt d’Arlathan, sont magnifiquement rendus.
Les personnages bénéficient également d’un soin particulier, avec des designs d’armures et de tenues d’apparat fabuleux. Leur visages, moins réalistes qu’auparavant, ressemblent un peu à ce que l’on est habitué à voir dans les films d’animation. Le jeu y gagne en féérie pour peu que l’on accroche avec ce rendu plus “cartoon”. Ce style apporte une fraîcheur visuelle à la série Dragon Age : les personnages ont des traits exagérés et des couleurs vibrantes, ce qui rend chaque protagoniste et antagoniste immédiatement reconnaissable. Cette cohérence esthétique crée un monde visuellement unifié où chaque élément semble appartenir à un tout harmonieux.
Cependant, ce choix de direction artistique peut parfois réduire l’impact émotionnel des scènes dramatiques. Si cette approche renforce les moments humoristiques et légers, offrant une palette émotionnelle diversifiée, les expressions faciales exagérées peuvent atténuer la gravité de certaines situations, ce qui nuit à l’immersion pour les joueurs habitués à des rendus plus réalistes.
Quoi qu’il en soit, les détails des personnages ne sont pas sacrifiés au profit du style cartoon. Les armures, les vêtements et les accessoires sont richement détaillés, avec des textures et des effets qui ajoutent de la profondeur. Les animations fluides et expressives contribuent à rendre les interactions et les combats dynamiques et captivants.
Les effets visuels stylisés lors des sorts et des attaques sont spectaculaires et ajoutent un aspect divertissant aux affrontements. Cela peut rendre l’expérience plus agréable pour ceux qui apprécient une esthétique légère et colorée.
Le rendu cartoon de Dragon Age: The Veilguard est une lame à double-tranchant : si certains apprécieront cette direction artistique audacieuse qui distingue cet épisode des autres jeux de la série, d’autres joueurs préfèreront les rendus plus réalistes des épisodes précédents.
Système de combat
Les combats dans Dragon Age : The Veilguard sont une évolution des mécanismes des précédents jeux.
Ils gagnent en dynamisme ce qu’ils perdent en stratégie, le passage de la vue “normale” à la vue “stratégique” étant plus rapide et sans changement de point de vue.
Les compagnons jouent un rôle crucial dans les combats, et les joueurs peuvent donner des ordres tactiques pour les diriger. Chaque personnage a ses propres compétences uniques, ce qui permet de varier les stratégies de combat et d’ajouter de la profondeur au gameplay.
Les combos (attaques simultanées de plusieurs de nos coéquipiers) et les parades apportent une certaine fluidité qui pouvait manquer auparavant.
Conclusion
Dragon Age: The Veilguard offre une aventure captivante avec des moments forts et des personnages mémorables. Elle enrichit l’univers de Thédas tout en introduisant de nouvelles menaces et défis. Bien que certains éléments puissent sembler familiers, la richesse narrative et les choix moraux en font une expérience engageante pour les fans de la série et les nouveaux venus.
Pour les vétérans de la série Dragon Age, The Veilguard offre un retour dans l’univers riche de Thédas, avec ses paysages magnifiques et ses intrigues complexes. Cependant, le jeu pourrait décevoir ceux qui s’attendent à un approfondissement des mécanismes de gameplay et des relations entre personnages, certains aspects semblant moins aboutis par rapport aux épisodes précédents.
Pour les nouveaux venus, Dragon Age: The Veilguard reste un excellent point d’entrée dans la série, avec une histoire captivante et des graphismes de haute qualité. Bien que certains éléments narratifs puissent sembler moins percutants sans connaissance des jeux précédents, l’expérience reste immersive et divertissante.
En résumé, The Veilguard plaira aux fans de longue date tout en étant accessible aux nouveaux joueurs, même s’il ne parvient pas toujours à égaler la profondeur des premiers opus.
Prêt à explorer Thédas une fois de plus, ou à y plonger pour la première fois ?
Point Positifs
- Un RPG très immersif
- Une durée de vie impressionnante : de 60 heures pour les plus pressés à plus de 200 heures pour les fouineurs
- Des effets visuels qui en mettent plein les yeux
- Une grande liberté
- Une DA moderne proche des films d’animation
Point Négatifs
- Une DA qui peut ne pas plaire à tout le mode
Développeur : BioWare
Éditeur : Electronic Arts
Plateformes : Xbox Series X/S, Windows, Playstation 5
Date de sortie : 31/10/2024
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Prix : 79.99€
Testé sur Xbox Serie S
Code fourni par l’éditeur